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Renseignements complémentaires
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Cathédrale de Lausanne: Un monument funéraire singulier
Degré 9
Degrés 8-9
L'autorisation de construire un monument funéraire à la cathédrale de Lausanne n'a été accordée que dans des cas exceptionnels. Lady Harriet Stratford est la seule personne à laquelle Vaud, en tant que canton suisse, ait fait cet honneur. Si l'on se replonge dans la situation internationale de 1815, on comprend à quel point les acquis de 1798 et de 1803 se trouvaient alors menacés pour les Vaudois. Certes, nous avions l'appui du tsar Alexandre, auquel son précepteur Frédéric-César de Laharpe avait fait comprendre le droit des Vaudois à être un peuple libre. Mais le chancelier autrichien Metternich rêvait de restaurer partout l'Ancien Régime ce qui pouvait impliquer la restitution du Pays de Vaud à Leurs Excellences de Berne, au nom de la "légitimité" Ambassadeur d'Angleterre en Suisse, mais également présent au Congrès de Vienne (1814-1815), le vicomte Stratford Canning avait déjà joué un rôle important en notre faveur. Son appui pouvait encore être précieux. Le monument d'Henriette Stratford est en marbre et a été réalisé dans un atelier florentin. On l'attribue soit à Antonio Canova (1757-1822), soit à Lorenzo Bartolini (1777-1850) qui comptent tous deux parmi les sculpteurs les plus illustres de l'époque néo-classique. Rien d'étonnant si l'on sait que la malheureuse jeune femme n'était rien moins que la fille cadette du gouverneur de la banque d'Angleterre!
Jean-Charles Biaudet, La Cathédrale de Lausanne, Société d'Histoire de l'Art en Suisse, Berne, 1975 ; Stanley Lane-Poole, The life of the right honourable Stratford Canning, Longmans, Green, & CO, London, 1888
Traductions de l'épitaphe (à gauche: littérale, à droite: libre)
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