DOSSIER DES LATINISTES

Le latin et moi
(Témoignage personnel)

Qu’apporte le latin à une jeunesse en quête de communication ?

Tout d’abord, c’est une école de savoir-vivre, de tolérance et d’inspiration : de Cicéron à Jules César, de Tite-Live à Tacite, les idées sur l’Etat, le monde, l’Histoire et l’existence des dieux ou de Dieu s’affrontent ; chaque texte s’illumine d’un éclat où, obscures au départ, transparaissent des réflexions communes.

Deuxièmement, dans une époque où l’efficacité et la rapidité sont exigées, le latin apporte une rigueur d’analyse, la rectitude et la compréhension nécessaires à une vie jalonnée de défis. Pas à pas, on se prend d’amour pour les auteurs ; l’Histoire lève les voiles sur leurs pensées et l’archéologie nous livre notre passé : nous sommes leurs héritiers et contrairement à l’opinion courante, il nous reste beaucoup de leurs brillantes idées à développer.

Quant à moi, le latin fut le résultat d’une vocation : je voulais devenir archéologue et la beauté de la civilisation romaine puis grecque, perçue d’abord à travers la mythologie, m’a éclairé sur le chemin de la vertu. Puis, à mesure que je l’apprenais, le latin m’a ébloui en tant que langue et je désirais continuer à l’étudier, tout comme le grec. Il est important de dire pour ceux qui s’intéressent particulièrement aux sciences que le latin fut la langue de communication des chercheurs et que les textes des Anciens ont permis de faire avancer la physique et l’astronomie.

Je me sens encore obligé de rappeler cette vérité oubliée : les langues anciennes nous rendent éclectiques : c’est-à-dire qu’elles nous incitent à explorer divers domaines du savoir, qui tous nous intéressent, parce qu’ils touchent aux questions de l’Homme.

En ce qui me concerne, les sciences telles les mathématiques, la chimie et la physique, tout autant que l’astronomie, le latin, le grec et l’archéologie me passionnent. Je ne suis pas le seul à aimer connaître mes ancêtres : mais la réticence de certains vient du fait qu’ils réduisent le latin et le grec à des valeurs élitaires, alors que le message de ces langues est l’amour de la liberté et l’interaction des cultures.

Je souhaite longue vie aux générations futures de gens qui consacreront leur temps à se poser des questions plutôt que de se réfugier dans des bonheurs superficiels.

Je remercie le Dossier des latinistes de m’avoir permis d’exprimer mon avis et j’incite tous les élèves de latin et de grec du Canton à vivre leur passion pleinement et sans honte.

Lausanne, le mardi 26 décembre 2000

Alexandre Solcà 2M3

Gymnase du Bugnon

 

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