Puis ce fut une efflorescence extraordinaire des péplums, tournés par centaines, surtout des courts-métrages : c'est que le genre se prête bien au cinéma muet, puisqu'il s'agit d'illustrer des histoires connues et nécessitant peu de paroles : miracles ou paraboles de Jésus, scènes mythologiques, épisodes historiques célèbres (Cléopâtre, Mort de Jules César…)
Le péplum, (même s'il ne portait pas encore ce nom) est né en même temps que le cinéma : si le premier film projeté en public (L'Arroseur arrosé de Louis Lumière) est de 1895, Néron essayant des Poisons sur un Esclave date de 1896.
Suivirent les grands chefs d'oeuvre : Judith, Intolérance, Cabiria, L'Atlantide, Ben-Hur, Le Rois des Rois… et beaucoup d'autres petites merveilles...
Un sujet d'étude... Quelles sont, en contrepoint du péplum parlant, les caractéristiques du péplum muet ?
Peuple presque mythique, jailli de l'inconnu et retourné à l'inconnu, les Vikings sont en fait les gens du Nord (Norsemen), explorateurs, marchands, et aussi parfois guerriers, qui parcoururent le monde entier (y compris la Russie et le Proche Orient et les fleuves de France), qui s'emparèrent de l'Angleterre (Richard le Conquérant) et qui découvrirent l'Amérique.
Le cinéma anglo-saxon et scandinave s'est emparé de ce peuple mythique et a abondamment brodé sur les sauvages Vikings aux terribles drakkars, habitant des fjords profonds et de brumeuses contrées. Même Astérix s'est récemment rendu chez eux A droite : Tony Curtis dans Les Vikings de Richard Fleischer
Source de l'illustration : http://www.allocine.fr
Et est sorti récemment le Pathfinder de Marcus Nispel, sur la thématique des violences des Vikings vis-à-vis des autochtones en Amérique du Nord. A gauche :Pathfinder, Le Sang Du Guerrier: Un film de Marcus Nispel (2007)
Source de l'illustration :http://www.popcorncinenews.com
Tite-Live est un grand historien latin qui nous a rapporté les événements majeurs de l'histoire romaine jusqu'à son temps. Ses récits, pour passionnants qu'ils soient à lire, contiennent plus de fantaisie que de faits attestés, pour les débuts de Rome du moins.
Le péplum s'est emparé des plus célèbres des épisodes qu'il nous raconte : Romulus et Rémus et la fondation de Rome – l'enlèvement des Sabines – les Horaces et les Curiaces – le renversement des rois (avec les héros nationaux que sont Mucius Scevola, Horatius Coclès et Clélie) – Coriolan – la prise de Rome par les Gaulois («Væ victis») - les différents épisodes de la deuxième guerre punique (Hannibal et le passage des Alpes, Sophonisbe, Archimède, Scipion l'Africain…). Mais toutes ces versions filmiques, elles aussi, réinterprètent très librement leurs sources.
En guise d'exemple superficiel de ce que l'on peut faire sous forme de jeu dans une comparaison entre les sources antiques et la libre interprétation péplumesque, nous nous sommes amusés à établir un questionnaire à choix multiples (QCM) que nos étudiants ont eu beaucoup de plaisir à remplir – et avec grand succès – après avoir vu le film cité en titre et lu les textes latin et grec dont il s'est inspiré.
Si certains lecteurs s'amusent à ce petit jeu après avoir eux aussi visionné le péplum et parcouru les textes, ils verront que c'est une véritable délectation intellectuelle.
Pour le QCM, veuillez tenir compte de ceci :
• les questions portent sur ce que transmettent Tite-Live (Histoire Romaine, Livre II, chapitres IX à XIII) et Plutarque (Vies Parallèles, Publicola, chapitres XVI à XIX) et ce que montre le film de Ferroni (Le Colosse de Rome, [Italie, 1964]); • le film donne les noms en italien (Muzio, Clelia, Valerio, Valeria, Tarquinio, Porsenna, Arrunte); nous citerons les noms en français;
Les réponses attendues seront :
2 : le fait est mentionné dans le film et chez Tite-Live et/ou Plutarque; 0 : le fait n'est mentionné ni dans le film ni chez Tite-Live et/ou Plutarque; f : le fait est mentionné uniquement dans le film, mais pas chez Tite-Live et/ou Plutarque; h : le fait n'est pas mentionné dans le film, mais uniquement chez les historiens Tite-Live et/ou Plutarque.
A droite : Tony Curtis dans Les Vikings de Richard Fleischer
