Sommaire du n° 23
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Numéro 23: septembre MMVIII |
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Idées de travaux de maturité |
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Remarques liminaires Comme pour les précédents, le présent dossier ne prétend pas être le fait d'un spécialiste professionnel de la question. Il se contente de lister en vrac et sans développement quelques remarques d'un amateur. Le péplum muet |
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• Même s'il ne portait pas ce nom initialement, le péplum est né quasiment en même temps que le cinéma : le premier film à avoir été projeté dans une séance payante, l'Arroseur Arrosé de Louis Lumière (visible sur YouTube en cliquant ici) a été présenté au public le 28 décembre 1895, date considérée comme celle de la naissance du cinéma. Quant au premier film antique, Néron essayant des Poisons sur un Esclave de Georges Hatot, il date de 1896. • Dans un premier temps, les films sont très brefs; on les répertorie plus souvent par la longueur de la pellicule que par la durée (17 mètres = environ 49 secondes pour l'Arroseur Arrosé). On en passe plusieurs dans une seule séance.
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L'adoration des mages dans La Nativité (1910) de Louis Feuillade |
• Au début, le cinéma tourne surtout des petites scènes de la vie quotidienne, mais aussi quelques fictions très simples. Le péplum appartient à cette deuxième catégorie. Puisque la pellicule n'a pas l'appui d'une bande-son, il faut que l'histoire soit facile à comprendre. Ainsi donc, on se contentera souvent d'illustrer des histoires connues, majoritairement des scènes bibliques et des scènes mythologiques. Mais Cléopâtre et Néron sont aussi assez célèbres pour faire des sujets utilisables. Par la suite, on filmera également des romans marquants (Ben Hur, Quo Vadis, Les Derniers Jours de Pompéi…) | |
Annibal traversant les Alpes dans Cabiria de Giovanni Pastrone (1914) |
• Le muet est sans son enregistré : il était accompagné généralement par un ou des musiciens, mais il n'y avait pas de partition : le pianiste ou l'organiste improvisait en fonction de ses capacités et de son inspiration. Quand donc un de mes étudiants, après avoir visionné un film muet en DVD, a admiré l'adéquation de la bande vidéo et de l'orchestration, il n'avait par réalisé que l'accompagnement musical avait été composé 80 ans après et pour le DVD. • Pour ouvrir la deuxième partie du film Cabiria dans une fenêtre pop-up en lien avec YouTube, cliquez ici... |
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Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille (1923) |
• Puisqu'il n'y a pas de son, il faut faire comprendre ce qui se passe. Sans doute, dans certaines salles, le propriétaire, l'opérateur ou le musicien introduisaient-ils ou commentaient-ils les pellicules. Mais l'on en est vite venu à rajouter des textes: titres de chapitres dans un premier temps, ils deviennent ensuite des intertitres qui racontent l'histoire; puis on en vient à écrire aussi les paroles des personnages. Pour nous qui avons l'habitude du parlant et l'exigence d'un tempo soutenu, cela casse terriblement le rythme de l'action. • De très courts qu'ils étaient au tout début, les films s'allongeront : d'abord simple suite de scènes, par exemple bibliques, puis récit plus structuré, pour devenir progressivement des moyens, puis des longs métrages; mais il faudra presque 20 ans pour cette évolution. |
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Jésus dans Le Roi des Rois de Cecil B. DeMille (1928) |
• Au début, les moyens techniques sont très limités : on ne peut notamment pas faire de mouvements de caméra ni de gros plans. On aura essentiellement des plans moyens, avec des personnages qui doivent avoir une gestique très expressive, voire outrepassée, pour qu'on saisisse ce qu'il y a à comprendre. • Initialement, les acteurs n'étaient pas très nombreux et leurs mouvements n'étaient pas trop rapides : l'amélioration des caméras et des pellicules (au début les images étaient peu nettes) permit de multiplier le nombre des acteurs et de varier et accélérer leurs mouvements. |
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L'Orgie Romaine (1911) de Louis Feuillade, fort peu orgiaque ! |
• Dans le film de fiction, le péplum avait moins de contraintes qu'un cinéma à sujets plus modernes : « l'interprétation et la mise en œuvre de thèmes de l'antiquité gréco-romaine permettent des libertés particulières concernant la légèreté des vêtements, et le caractère extravagant de certains personnages, ce qui n'aurait jamais été possible avec des films abordant des sujets contemporains : les metteurs en scène de péplums avaient donc peu à redouter de la censure, et pouvaient attirer le public en satisfaisant son besoin d'érotisme. » (Tomas Lochman, Antike im Kino, p. 22). (On trouve néanmoins des exceptions, et l'Orgie Romaine (1911) de Louis Feuillade montre des vêtements fort peu orgiaques, si ce n'est victoriens). Ces tenues mettant en valeur le galbe d'une jambe féminine, la proéminence d'une poitrine sculpturale ou le torse bodybuildé d'un héros musculeux furent une des clés du succès du péplum jusqu'à ce que la libération soixante-huitarde des mœurs et l'apparition de la mini-jupe abolît cet avantage – tant le film actuel a dépassé le péplum dans l'abondance de la peau nue exposée à l'œil du spectateur. | |
Marie (Betty Bronson) dans Ben Hur de Fred Niblo (1925) |
• Le succès considérable du péplum lui donna l'avantage d'obtenir de gros budgets : Judith de Béthulie (1913), Cabiria (1914), Intolérance (1916) et Ben Hur (1925) furent tour à tour le film le plus cher de l'histoire du cinéma (tradition qui subsistera plus tard avec plusieurs autres péplums du cinéma parlant [Astérix aux Jeux Olympiques, sorti en 2008, est le film le plus cher de l'histoire du cinéma européen]). • Cet avantage financier permit d'expérimenter de nouvelles techniques : Griffith fut le premier dans son Intolérance (1916) à utiliser une caméra mobile; les Dix Commandements (1923) et Ben Hur (1925) furent les premiers films à contenir quelques scènes en couleurs (qui coûtaient très cher). |
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Les Derniers Jours de Pompéi d'Eleuterio Rodolfi (1913) |
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• Le cinéma muet aime bien jouer sur des comparaisons d'époques (Intolérance est l'histoire de l'intolérance à l'époque de Babylone, du Christ, de la Saint-Barthélémy et de la première guerre mondiale; l'Arche de Noé compare la méchanceté des hommes pendant la première guerre mondiale et à l'époque du patriarche; les Trois Âges montre la stratégie de séduction des jeunes hommes à l'âge de la pierre, à l'époque romaine et en 1920) ou sur l'incrustation des scènes d'un autre temps (les Dix Commandements de 1923). |
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• Ci-contre et ci-dessous : deux images du volet babylonien d'Intolerance de D. W. Griffith (1916), la deuxième tirée d'un impressionnant travelling arrière, nouveauté totale en technique cinématographique. • Pour en savoir plus sur Intolerance :
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Sommaire du n° 23
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L'Agonie de Byzance (in «Gaumont… I,3») [intert. fr.] | Louis Feuillade | 1913 | |
L'Arche de Noé (noir/blanc, part. muet, V.O. angl. s.t.) | Michael Curtiz | 1928 | |
L'Atlantide (sonorisé, V.O. française) | Jacques Feyder | 1921 | |
Les Aventures du Prince Ahmed (silhouettes animées / n/b /intert. all.) | Lotte Reiniger | 1926 | |
Ben Hur (noir/blanc, intertitres fr./angl.) | Fred Niblo | 1925 | |
Cabiria (noir/blanc, V. angl.) | Giovanni Pastrone | 1914 | |
Les Derniers Jours de Pompéi (colorié, V. angl.) | Eleuterio Rodolfi | 1913 | |
Les Dix Commandements | Cecil B. De Mille | 1923 | |
Les Éléphants Volants (= Flying Elephants , intertitres anglais) | Stan Laurel & Oliver Hardy | 1927 | |
Intolerance | D.W. Griffith | 1916 | |
Un Jet de Dés (A Throw of a Dice / Prapancha Pash) (intertitres angl.) | Franz Osten | 1929 | |
Judith de Béthulie (intertitres anglais) | David Wark Griffith | 1913 | |
Lot in Sodom (noir/blanc – s.t. angl.) (apr. «Salomé» de Bryant) | J.S. Watson Jr & Melville Webber | 1933 | |
La Naissance, la Vie et la Mort du Christ (in «Gaumont… I,1») [ intert.. angl.] | Alice Guy | 1906 | |
La Nativité (in «Gaumont… I,3») [intert.. fr.] | Louis Feuillade | 1910 | |
Néron ( / V. angl.) [in "The Movies Begin" 5] | Luigi Maggi & Arturo Ambrosio | 1909 | |
Les Nibelungen (intertitres angl.)
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Fritz Lang | 1924 | |
L'Orgie Romaine (in «Gaumont… I,3») [intert.. fr.] | Louis Feuillade | 1911 | |
Robin des Bois (noir/blanc – intertitres français) | Allan Dwan | 1922 | |
Le Roi des Rois (The King of Kings) (noir-blanc colorié, V. angl.) | Cecil B. DeMille | 1927/28 | |
Salomé (noir/blanc – s.t. angl.) | Charles Bryant | 1923 | |
Les Trois Âges (apr. « Sur les Pas des Premiers Hommes ») | Buster Keaton | 1923 | |
La Vie et la Passion de Jésus Christ (The Life and Passion of J.C.) [intert.. angl.] | F. Zecca & L. Nonguet | 1902-1905 | |
Le(s) Viking(s) (V.O. angl. s.t.) | Roy William Neil | 1928 | |
Le Voleur de Damas | Raoul Walsh | 1924 | |
Les Yeux de la Momie (The Eyes of the Mummy) (intertitres angl.) | Ernst Lubitsch | 1922 | |