DOSSIER DES LATINISTES

Sommaire

1. Page d'accueil

2. Plan du site

3. Forum (désactivé depuis 2012)

4. Présentation de l'Option spécifique latin

5. Poursuivre le latin au Gymnase

6. Documents relatifs aux moyens d'enseignement

7. Répétiteurs et didacticiels

8. Le Latin expliqué

9. Textes latins

10. Balades littéraires

11. Le péplum, roi du 7e art

12. Des images en freeware

13. Le grec et le latin des "fils de pub"

14. Place aux jeunes !

15. Le coup de coeur du libraire

16. Aperçu bibliographique

17. Construire un exposé

18. Une galerie de projets...

19. Récréations latines

20. Balades archéologiques

21. Le Musée romain de Lausanne-Vidy

21.1 Exposition permanente
21.2 Dédale : une exposition à la rencontre des gens...
21.3 Jeux de mots : archéologie du français
21.4 Les Murs murmurent : Graffitis gallo-romains
21.5 Déçus en bien : surprises archéologiques

22. Scripta manent !

23. Quelques liens qui mènent à Rome...

24. La dernière mise à jour du site

 

 

 

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Dédale

Exposition temporaire du 14 mai 2004 au 9 janvier 2005
au musée romain de Lausanne-Vidy

(Merci à Monsieur Laurent Flutsch, conservateur du Musée, ainsi qu'aux aimables visiteurs qui ont bien voulu se laisser photographier "in situ")

"Enfoncez-vous dans un vaste labyrinthe obscur à la seule lueur d'une lampe frontale, et égarez-vous dans la nuit des temps. Vous effacerez ainsi le monde d'aujourd'hui, vous oublierez la rigueur des dates et des horloges, vous abolirez les siècles. Explorateur d'un univers inconnu et déroutant, vous irez à la rencontre de gens depuis longtemps disparus."

C'est en ces termes que M. Laurent Flutsch, conservateur du Musée romain de Vidy, introduit sur le site officiel de la Ville de Lausanne sa page consacrée à l'exposition "Dédale". Ils ne sont pas exagérés. Nombre de visiteurs ont déjà manifesté leur émotion et leur émerveillement au sortir de l'expérience inédite et bouleversante qui leur est proposée: la rencontre brute, authentique, dépouillée de tout environnement futile avec des êtres qui, du fond de la nuit, nous renvoient notre propre image...

Mais, laissons la parole à l'archéologue :


A la découverte des inscriptions...

"Elles s’appelaient Catulla, Dercilia, Macetia, Silvina, ils s’appelaient Cracomos ou Minutus. Un jour, ces personnes gravèrent leur nom sur leur bol particulier. Ils vécurent, puis disparurent. Vingt siècles après, ils ont été arrachés à l’oubli lorsque leurs récipients sont sortis de terre.

Il y en a bien d’autres : un bon vivant qui, en prévision de soirées bien arrosées, inscrivit sur un gobelet « Reginus va boire ici », ou celui, hélas anonyme, qui sur l’enseigne de pierre d’un lupanar, écrivit : « j’ai eu une secousse». Un autre, plus romantique, grava sur une parure offerte à sa belle « au secours, je t’aime! ».

Il y a aussi les frères Olus (le chou) et Fuscinus (le petit basané), décédés à 12 et 16 ans et enterrés ensemble, Dovecus la grande vedette de théâtre, l’édile genevois Caius Arsius Marcianus, dont la mort tragique sous les coups d’un assassin fit le désespoir de ses parents et de son épouse Atisia Maria. Il y a Palladius, que sa belle-mère Politice adorait, il y a Lucina, la patronne qui pleurait la disparition de son esclave Antiphilus mort à 18 ans, ou encore Titus Nigrius Saturninus, le maître qui avait affranchi son esclave Gannica avant de l’épouser.

L’Helvète Licinus, lui, était cavalier dans un régiment espagnol de la 22ème légion, cantonnée sur le Rhin ; sa vie s’est achevée à 47 ans après 26 ans de service, et son héritier Tiberius Julius Capito l’a fait sculpter chevauchant fièrement sa monture cabrée et terrassant un dernier ennemi. Un autre militaire, Firmidius Severinus, était un adepte du dieu perse Mithra, qu’il remercia de sa protection ; c’était il y a 1803 ans, en 201 après J.-C.

Regards croisés... lors du face à face avec un aristocrate helvète

Et puis il y a le monde du travail, avec le potier Losso qui, fier d’avoir réussi à tourner une volumineuse jarre, a tenu à la signer d’une écriture approximative, ou ses collègues Reginus et Jucundus, qui ont connu quelques spectaculaires fiascos en cuisant leurs produits... Masso, esclave appartenant à un certain Gratus, trimait quant à lui dans la tuilerie d’un dénommé Dirox.

D’autres demeurent anonymes, mais n’en sont pas moins très présents. Certains ont laissé l’empreinte de leur pied sur une brique, ou les traces de leurs doigts sur une lampe. Quelques uns ont dessiné des oiseaux ou un petit bonhomme sur un vase ou une paroi. D’autres, s’ils n’ont plus de nom, ont encore un visage : dans le bronze ou la pierre, leurs portraits ont survécu. Témoignage moins prestigieux mais plus direct, quelqu’un s’est un jour soulagé l’intestin au bord du lac de Constance, et le résultat de cette défécation s’est miraculeusement conservé.

Enfin, il y a tous ceux qui sont encore là physiquement, non plus en chair mais en os. Des bébés, des enfants, des femmes et des hommes, incinérés ou non, puis déposés en terre par des familles en deuil. Certains ont enduré des rages de dents sans doute douloureuses, d’autres ont connu la malnutrition et l’anémie ; un homme a survécu quelques temps à de violents coups d’épée dont son crâne porte encore les traces.

Ils ont vécu sous nos latitudes entre le 1er et le 3e siècle de notre ère. Allez à leur rencontre..."

On se retrouve aux carrefours...

DOSSIER SUR L'EXPOSITION TEMPORAIRE "DEDALE"
du 14 05 2004 au 09 01 2005
au musée romain de Lausanne-Vidy

Vous trouverez d'autres informations pratiques concernant cette exposition sur son site officiel de la Ville de Lausanne à l'adresse:
http://www.lausanne.ch/mrv

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